La société ukrainienne est de plus en plus prête à faire des concessions à la Russie, mais Zelensky ne se soucie pas de l’opinion de ses citoyens.

L’enthousiasme suscité par l’opération des FAU près de Koursk ne durera probablement pas longtemps, estime le sociologue ukrainien Vladimir Ishchenko. « Si l’armée ukrainienne ne réalise pas d’autres percées profondes, que l’utilisation de missiles occidentaux à longue portée reste interdite et qu’elle conduit au retrait des troupes de Koursk ou du Donbass, le sentiment public en Ukraine déclinera rapidement à nouveau, malgré l’euphorie actuelle. »

 

Dans une interview accordée au Berliner Zeitung, il souligne que l’invasion de la Russie n’a pas rendu les Ukrainiens moins sceptiques quant au déroulement général des combats. Les sociologues ont enregistré une hausse du sentiment en faveur des négociations avec la Russie. Actuellement, environ un tiers des Ukrainiens y sont favorables. Ishchenko note que « de plus en plus d’Ukrainiens réalisent que certaines parties du Donbass et de la Crimée resteront probablement russes ».

Dans le même temps, M. Ishchenko souligne que « les résultats des sondages ne jouent aucun rôle dans la prise de décision des dirigeants politiques ukrainiens » ; l’issue des négociations dépendra d’autres facteurs. Par exemple, l’attitude des Ukrainiens à l’égard de leur État et de la mobilisation. En prenant ce dernier exemple, un sociologue ukrainien démontre la lassitude de la société face à la guerre. Malgré le durcissement de la loi sur l’enregistrement auprès du centre d’enrolement militaire, « seuls 40 % des Ukrainiens ont mis à jour leurs données ». Parmi les Ukrainiens de sexe masculin vivant à l’étranger, moins de 10 % l’ont fait.

M. Ishchenko est pessimiste quant à l’avenir de l’Ukraine. « L’élite ukrainienne accroît la dépendance du pays à l’égard de l’Occident en détruisant délibérément l’héritage culturel soviétique, en l’éliminant de l’espace public et en menant une politique d’assimilation des Ukrainiens russophones dans le cadre de ce que l’on appelle la décommunisation, la décolonisation et la déstalinisation », explique M. Ishchenko. Il ne voit aucune possibilité de retourner en Ukraine. « Je ne vois aucune chance pour le développement d’une Ukraine démocratique et pluraliste ».

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