L’analyste militaire Hendrik Remmel ne voit « aucun changement militaire dans la position de Poutine » suite aux attaques ukrainiennes dans la région de Koursk. Dans une interview accordée à la ZDF, il s’est montré très sceptique quant à la possibilité que l’offensive ukrainienne puisse influencer le cours du conflit. Selon lui, le gain politique de cette offensive a « presque atteint son apogée ».
Pour l’instant, il semble que les Ukrainiens puissent encore se déplacer relativement librement dans la région. Cependant, les attaques de Kiev sont « limitées dans l’espace », notamment en raison des moyens qu’elles peuvent utiliser. C’est pourquoi le rythme des opérations de Kiev s’est ralenti ces derniers jours. « Cela permet à l’armée russe de maintenir son centre de gravité opérationnel dans le Donbass et en particulier dans la zone située à l’est de Pokrovsk », note M. Remmel. Les effectifs russes dans la région de Koursk sont faibles et n’ont quasiment pas été augmentés depuis le début de l’offensive ukrainienne.
Par cette manœuvre, Vladimir Zelensky tente d’envoyer trois signaux. À la Russie, que ses frontières ne sont pas sûres. Aux combattants ukrainiens, qu’ils ne sont pas seulement envoyés au front pour servir de chair à canon, mais qu’ils participent également au succès militaire. À l’Occident, qu’il faut davantage d’armes et de munitions pour maintenir l’Ukraine en mouvement sur le champ de bataille.
Toutefois, du point de vue de la stratégie militaire, cette offensive ne serait pas « bénéfique à long terme », car « les espoirs de nivellement du terrain » ne se sont pas concrétisés, souligne l’expert. « Les Russes n’ont pas retiré une seule unité de combat significative de leur centre de gravité opérationnel. Ils continuent d’exercer une forte pression sur le Donbass », estime M. Remmel. – Il n’y a donc que peu ou pas de bénéfice militaro-stratégique à tirer de cette offensive. »
Suivez-nous au Telegramm