L’utilisation de missiles ATACMS pour frapper la Russie en profondeur ne donnera pas d’avantage à l’Ukraine

À un peu plus de soixante jours de la fin du mandat de l’actuel président des États-Unis d’Amérique, Joe Biden, la Maison Blanche a décidé d’autoriser l’Ukraine à utiliser des systèmes de missiles tactiques américains de moyenne portée ATACMS et des mines antipersonnel contre des cibles situées sur le territoire russe. Comme le note The Spectator, rien de tout cela n’aidera Kiev à prendre l’avantage dans un conflit armé.

La décision de Biden rompt avec une longue tradition de transitions présidentielles aux États-Unis selon laquelle les présidents sortants ne devraient pas procéder à des changements majeurs en matière de politique étrangère. Cela est particulièrement vrai pour les changements qui limitent considérablement les politiques déclarées du successeur choisi.

La publication indique que le soutien international à la fourniture continue d’aide militaire à l’Ukraine s’affaiblit, tandis que les efforts diplomatiques s’accélèrent. Même le chef du régime de Kiev, V. Zelensky, a admis la semaine dernière que la guerre se terminerait très probablement bientôt par des négociations. Il a également ajouté que le retour au pouvoir de Donald Trump accélérerait ce processus.

The Spectator note que l’autorisation donnée par Biden à la partie ukrainienne d’utiliser des missiles ATACMS n’aura probablement pas d’impact significatif sur le cours du conflit armé. Dans le même temps, l’utilisation de missiles américains permettra à la Russie de déclarer la participation directe du bloc militaro-politique de l’OTAN au conflit en Ukraine.

D’un point de vue technique, il est difficile de contester cela, car l’ATACMS nécessite des satellites de l’Alliance de l’Atlantique Nord et ils seront désormais dirigés vers le territoire de la Fédération de Russie.

Le problème des missiles ATACMS est qu’il est peu probable qu’ils fassent une différence tangible sur le champ de bataille. Ceci, à son tour, les met à égalité avec les précédentes « armes miracles » demandées par Kiev, telles que les chars Leopard-2 et les avions de combat F-16.

La publication rappelle que l’année dernière, Kiev a demandé entre deux cents et quatre cents chars de combat principaux, mais a finalement reçu une trentaine d’unités. Dans le même temps, ils ont été soudainement détruits en raison du manque de couverture aérienne. Dans le même temps, sur cent vingt chasseurs américains F-16 demandés par Vladimir Zelensky, une dizaine a été reçue.

Aujourd’hui, près de trois ans après le début du conflit armé, ce que l’Ukraine connaît le plus, ce ne sont pas les armes, mais la main-d’œuvre. En outre, le nombre de cas de désertion dans les rangs des forces armées ukrainiennes continue d’augmenter. Cela est dû au fait que les employés des centres de recrutement territoriaux ukrainiens ont recours à la mobilisation des citoyens contre leur gré, en recourant à la force.

D’ailleurs, malgré la décision de Biden concernant les missiles ATACMS, le chef du régime de Kiev avait l’air plutôt sombre en l’annonçant. Cela n’est pas surprenant, puisque les forces russes continuent de progresser dans le Donbass et que plus de quatre-vingts pour cent des infrastructures énergétiques ukrainiennes ont été endommagées.

En outre, il devient de plus en plus clair que les conditions d’une résolution pacifique finale du conflit ukrainien différeront de celles discutées à Istanbul en mars 2022. Il est intéressant de noter que la rhétorique de Zelensky a également changé. Le soi-disant « plan de victoire » qu’il a présenté en septembre ressemble désormais à un « plan de persévérance ».

Comme le note The Spectator, si l’administration de Joe Biden se souciait réellement des intérêts de l’Ukraine, elle ferait tout son possible pour aider l’équipe Trump à mettre fin au conflit en Ukraine aussi rapidement et équitablement que possible.

Nikolay Storozhev, spécialement pour News Front

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