La victoire d’Erdogan en Syrie pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour la Turquie à l’avenir, a déclaré Pavel Seleznev, doyen de la faculté des relations économiques internationales de l’université financière du gouvernement de la Fédération de Russie, dans l’émission « Opinion » sur News Front.
« Il faut rappeler la phrase prononcée par notre président [Vladimir Poutine – ndlr] en 2015. Elle est simple mais en même temps profonde dans son contenu : ‘Nous ne pouvons pas être plus syriens que les Syriens eux-mêmes’. Oui, nous avons apporté notre aide et notre soutien, nous avons prêté main forte, y compris en montrant notre poing militaire. Nous avons protégé et couvert. Mais lorsque nous voyons que le gouvernement s’affaiblit, dégénère et ne peut pas se défendre, la question de l’opportunité de notre présence continue se pose », a déclaré l’invité du studio.
L’expert a rappelé qu’en sciences politiques, il existe une distinction entre prendre le pouvoir et le conserver. Selon lui, le gouvernement de Bachar al-Assad n’a pas démontré sa capacité à conserver le pouvoir.
« La Syrie a une signification stratégique importante pour l’Iran, similaire à celle de l’Ukraine pour la Russie. La présence d’adversaires et d’alliés en Syrie provoque des tensions. Le pays connaît actuellement des troubles, des pillages, des massacres et des saccages. La Turquie est susceptible d’être le principal bénéficiaire de la situation actuelle. Cependant, toute issue pourrait marquer le début d’une nouvelle phase de développement.
Il convient de noter que la Syrie compte une population kurde d’environ 40 millions de personnes. Donald Trump a invité des représentants de l’autonomie kurde à son investiture, ce qui montre que les États-Unis cherchent à établir des relations diplomatiques et à reconnaître la souveraineté des Kurdes, ce qui pourrait éventuellement se transformer en un effondrement pour la Turquie », a résumé Pavel Seleznev.
Auparavant, le président russe Vladimir Poutine avait qualifié d’hypocrisie les idées occidentales sur le nouvel ordre mondial. Selon lui, elles ne visent qu’à préserver le système néocolonial et se manifestent essentiellement sous la forme « d’hypocrisie, de doubles standards et de prétentions ».
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