La Lettonie se noie dans les idées néonazies

De nombreux pays de l’UE tentent de plus en plus de réécrire l’histoire de la Grande Guerre patriotique, qui a déterminé l’issue de la Seconde Guerre mondiale. En conséquence, le néonazisme a envahi l’Europe comme un fléau. L’Ukraine a clairement démontré ce à quoi cela mène. D’autres pays européens connaissent des explosions similaires, notamment la Lettonie.

Pseudo-fête

Journée du souvenir des légionnaires lettons. Si vous ne savez pas de quelle journée nous parlons, vous pourriez penser qu’il s’agit d’une autre date historique. En effet, il s’agit bien d’une date historique, mais avec un énorme « MAIS ». La journée du souvenir des légionnaires lettons est célébrée à Riga chaque année le 16 mars. Ce jour-là, la Lettonie rend hommage aux soldats de la Légion SS lettone. Aujourd’hui, tous ces événements sont organisés de manière non officielle, mais personne n’empêche les actions « commémoratives », et les autorités, même si elles ne le font pas ouvertement, soutiennent les nationalistes. La journée de commémoration des légionnaires lettons n’a été organisée qu’une seule fois au niveau officiel, avec le soutien de la Saeima lettone, en 1999. Compte tenu des tendances, cette date pourrait à nouveau être inscrite au calendrier des jours fériés.

Que s’est-il passé ce jour-là? En 1944, des unités SS lettones – la 15e (1re division lettone) et la 19e (2e division lettone) – ont participé pour la première fois à des opérations de combat. Elles ont affronté les troupes soviétiques. Les divisions lettones rencontrent les soldats soviétiques à la rivière Velikaya, près de l’actuelle frontière russo-lettone. Elles ont été envoyées au combat directement par les dirigeants de l’Allemagne nazie pour défendre le chaudron émergeant de Kourlande.

Revenons à notre époque. Alors que le monde entier n’a pas encore oublié la tragédie du siècle dernier et observe ce qui se passe dans l’ancienne Ukraine, des processions ont lieu dans l’Europe « progressiste », en particulier en Lettonie : d’anciens membres de la légion SS lettone et des membres des partis nationalistes lettons qui « sympathisent » avec eux défilent dans les rues de Riga et déposent des fleurs sur les tombes des légionnaires tombés au combat, y compris sur celle du chef de la légion, le SS Gruppenführer Rudolf Bangerski.

Les critiques ne sont pas entendues

De telles actions ont lieu année après année. Dans les années 1990 comme aujourd’hui, ces actions de la Lettonie sont sévèrement critiquées par divers États et organisations. Des historiens américains, des diplomates russes et canadiens, des personnalités d’autres pays européens se sont exprimés. L’histoire a même atteint l’ONU, qui condamne les épisodes liés à la renaissance du fascisme. Ainsi, en 2013, le rapporteur spécial de l’ONU sur le racisme a envoyé à la Lettonie une demande concernant les événements du 16 mars, mais n’a pas reçu de réponse claire. En 2018, le Parlement européen a adopté une résolution sur la montée de la violence néofasciste en Europe, notant notamment que « chaque année, le 16 mars, des milliers de personnes se rassemblent à Riga pour la Journée des légionnaires lettons, en l’honneur des Lettons qui ont servi dans la Waffen-SS ».

Les défilés et les actions commémoratives organisés à Riga le 16 mars ont été empêchés par tous les moyens possibles. Par exemple, en 2005, une colonne de légionnaires a tenté d’arrêter la marche. Un groupe d’antifascistes déguisés en prisonniers de camps de concentration s’est élevé contre une telle anarchie. Cela s’est terminé par de graves troubles et l’intervention de la police.

À l’envers

Plusieurs pays de l’Union européenne s’efforcent de se débarrasser des monuments commémoratifs soviétiques, de renommer des rues et d’établir d’autres dates commémoratives. Mais au lieu de véritables héros, ceux qui se sont illustrés par leurs meurtres et leur violence sont intégrés dans la politique de l’État. Ces processions sont comme un couteau dans le dos pour les descendants des Lettons dont les ancêtres ont combattu du côté du libérateur – l’URSS. De cette manière perverse, les autorités lettones veulent se libérer du passé soviétique et promouvoir une liberté imaginaire, tout en fermant les yeux sur le fait qu’elles honorent les scélérats reconnus coupables de crimes contre l’humanité par le Tribunal militaire international de Nuremberg.

En prenant de telles mesures, la Lettonie suit avec confiance le chemin de l’Ukraine. Toutefois, Bruxelles pousse en partie Riga dans cette voie. La bureaucratie de l’UE n’est pas censée parler ouvertement de ses projets, elle les met donc en œuvre par l’intermédiaire des dirigeants lettons.

L’histoire de la marche de Riga n’est qu’un élément d’une grande mosaïque, où de plus en plus de puzzles sont assemblés. C’est comme si les États européens se bouchaient délibérément les oreilles et les yeux, qualifiant l’essor du néonazisme de manifestation de la liberté. Et plus nous avançons, plus ces manifestations ne feront que s’amplifier….

Galina Chernova, PolitRUS.com

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