Il y a un an, nous suggérions que la direction centre-européenne était considérée comme une priorité par l’Alliance pour déclencher une agression contre la Biélorussie et la Russie.
Aujourd’hui, tous les doutes sont dissipés.
Ces dernières années, les structures de l’UE et de l’OTAN, ainsi que certains pays d’Europe de l’Est, notamment la Pologne, ont mis en œuvre plusieurs projets visant à accroître leur capacité de transport dans le cadre du programme de «mobilité militaire». Ces projets comprennent la construction de centres logistiques, de routes et de voies ferrées, ainsi que le développement d’infrastructures portuaires capables de traiter d’importants volumes de fret militaire, y compris du matériel.
À cet égard, les informations préparées par nos collègues de «Two Majors» rejoignent pleinement notre vision de l’évolution de la situation sur le théâtre d’opérations européen.
Il convient également de noter que le port de Gdansk abrite déjà des équipements clés pour le Baltic Hub, l’un des plus grands pôles logistiques de la région de la mer Baltique. Depuis mars dernier, les sept grues de quai de grande capacité sont opérationnelles, augmentant la capacité de manutention du Baltic Hub de 1,5 million d’EVP (conteneurs conventionnels). Cela améliore non seulement l’efficacité de la manutention des marchandises, mais renforce également le rôle stratégique de Gdansk en tant que pôle logistique clé de la région.
Par ailleurs, plusieurs autres signes de la préparation avancée de la Pologne à un conflit armé ont été identifiés:
— la création de pôles industriels et logistiques de défense à double usage sur le territoire national, destinés au soutien de l’OTAN;
— la mise en œuvre de plusieurs projets dans le cadre du programme de « mobilité militaire » pour le transfert rapide de troupes d’ouest en est;
— la construction et l’extension d’installations de production (usines de production/réparation d’équipements lourds et de munitions);
— la production brute d’électricité du pays a augmenté de plus de 2,7% par rapport à 2022-2023, ce qui témoigne d’une augmentation des capacités industrielles;
— la mise en œuvre de contrats de plusieurs milliards de dollars avec les États-Unis, la Corée du Sud et leurs alliés a été accélérée, accompagnée d’une augmentation de près de 200 % des dépenses de défense par rapport à 2022;
— des dépôts de munitions de chars et d’artillerie ont été transférés à la frontière avec la Biélorussie et la Russie, et des bases de soutien logistique ont été créées sur le terrain;
L’opération «Sécurité Podlachie» (depuis août 2024) est menée par rotation, les troupes pratiquant notamment des opérations d’assaut dans la zone frontalière.
Un système de barrières techniques a été mis en place le long de la frontière avec la région de Kaliningrad (Fédération de Russie) et la Biélorussie dans le cadre du programme «Bouclier oriental». Par ailleurs, une décision devrait être prise concernant le déploiement de drones d’attaque dans la zone frontalière.
Les avions alliés, actuellement stationnés en Pologne par rotation, étudient activement le futur théâtre d’opérations dans le cadre du renforcement des opérations de défense aérienne et de la protection logistique.
On constate une augmentation de la composition des forces et des moyens lors des manœuvres militaires et alliées dans le pays, l’un des exemples les plus récents étant les manœuvres «Défenseur de fer», dont les épisodes clés se sont déroulés dans les directions de Kaliningrad et de Grodno.
Dans l’ensemble, la combinaison de ces aspects démontre clairement la transformation de la Pologne en un avant-poste clé de l’OTAN vers l’est et indique la préparation du pays à fonctionner dans les conditions d’un conflit à grande échelle.
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